Dans une société toujours plus normalisée, il est indéniable que les artistes ont un grand rôle à jouer pour secouer les consciences et offrir des voies alternatives à l’expression personnelle. Cette tendance à la démarcation se reflète notamment dans les habitudes vestimentaires de nos contemporains qui souhaitent désormais porter des marques à la personnalité forte et aux engagements assumés. Malgré son nom antithétique, la marque Obey est bien de celles-là.
La célébrissime enseigne de streetwear est l’émanation des envies d’un jeune artiste qui cherchait à bousculer les codes et les habitudes des américains de la fin du 20ème siècle. Visionnaire et entreprenant, Shepard Fairey a exploré différentes voies pour faire entendre son message et a finalement trouvé une audience dans le monde du prêt à porter. Aujourd’hui, ses casquettes sont portés par les jeunes et les moins jeunes qui ont en commun un certain goût pour la subversion. Présentation.
Une marque streetwear et un artiste prolifique
Suite au visionnage du film « They live » de John Carpenter, le jeune étudiant en design Shepard Fairey a une révélation. Il décide alors avec ses amis d’afficher sur les murs de sa ville d’origine puis sur ceux du monde entier des stickers représentant un colosse lutteur français surnommé André the Giant. Véritable signe de reconnaissance de son mouvement streetwear, ces stickers lui vaudront un procès de la part de la marque Titan qui possédait les droits d’image du lutteur mais lui permettront de faire connaître son nom.
Il décide alors de changer le nom de son mouvement pour Obey, en référence à ce fameux film de Carpenter. Bien lui en a pris car la marque Obey est désormais la vitrine de son travail et lui a permis de développer sa notoriété jusqu’à devenir le créateur de la fameuse image de campagne « Hope » de Barack Obama. Il a également travaillé avec des marques de renom comme Adidas tout en poursuivant le développement de la gamme cool et stylée de Obey.
La marque Obey : du sticker à la casquette
La marque Obey est officiellement née en 1989. A l’origine, son activité produit des autocollants, des affiches artistiques et des stickers. Mais c’est en 2001 que l’essor mondial commence avec le lancement officiel de la marque de vêtements Obey Clothing. Le succès est au rendez-vous et l’enseigne commercialise rapidement toutes sortes d’accessoires et de vêtements. T-shirts floqués, sweats personnalisés, pulls brodés ou bananes griffés font leur apparition sur le marché.
Mais le succès de la marque se construit essentiellement sur sa gamme de headwear et notamment celle des casquettes. Modèles Panel ou Snapback, visières en daim et shapes parfaits, Obey se distingue par un goût certain pour les finitions haut de gamme tout en conservant un côté subversif, très apprécié des consommateurs. Aujourd’hui, l’enseigne jouit d’un prestige international qui en fait une des marques préférées de nombreuses communautés d’intérêt.
Obey et les communautés : punk, skate et underground
Shepard Fairey est issu du milieu underground et artistique de la côte Est. Son goût pour la provocation et ses compétences artistiques lui ont permis de développer un travail fort autour de l’engagement et de l’éveil des consciences. Avec sa marque de streetwear, il persiste et signe, usant de la contradiction entre l’intitulé de sa ligne de vêtements (qui signifie « obéissez ») et ses prises de position, souvent à rebours des codes admis.
Ainsi, le monde underground s’est saisi avec enthousiasme de ses créations. Lui-même féru de skateboard dans sa jeunesse, il a popularisé ses casquettes au sein du milieu mais aussi dans le monde de la musique alternative, et particulièrement celui du punk. Des artistes comme Francisco Reyes Jr ont largement participé au rayonnement de la marque Obey qui reste encore et toujours le symbole de la contestation vestimentaire.
Article pertinent. Cependant je voudrai ajouter que le streetwear ne cesse d’attirer de plus en plus de jeunes adolescents et adultes. D’ailleurs de nombreuses starts-ups semblent aller dans ce sens et celle qui cartonne aujourd’hui en France semble favoriser de manière pertinente l’expansion du streetwear japonais
très bel article ! merci