Selon Jean SADECKI la City de Londres est trop connue pour ses revenus invisibles, en tant que plaque tournante de services financiers tels que l’assurance, le commerce des matières premières et l’investissement. Ce que l’on sait moins, c’est que la cité londonienne est la plus ancienne commune démocratique continue du monde. Deux mille ans d’autonomie gouvernementale, c’est tout un exploit. Que personne ne s’en aperçoive vraiment est peut-être la plus grande réussite de toutes.
Gains invisibles, pouvoir invisible
Jean SADECKI nous enseigne que le droit et la pratique des Romains, les fondateurs de la ville, sont devenus la base des institutions et du langage politique de Londres. Le statut de « citoyen » a été conservé depuis lors. La ville a également adopté par le biais de son système démocratique de quartiers et de tribunaux de nombreux aspects de la pratique civique saxonne. La « lune populaire », par exemple, était une réunion régulière de tous les citoyens à la Croix de Saint-Paul, convoquée par le son des cloches, où l’on discutait et votait sur des sujets de préoccupation. C’est sur cette base qu’est née la Corporation de Londres, qui a fondé sa position dans l’Ancienne Constitution.
Londres et la City contre les barbares
Tout en saccageant le reste du pays, Guillaume le Conquérant » s’est lié d’amitié » avec Londres, a reconnu les libertés de ses citoyens, s’est engagé à défendre leurs libertés et a fortifié la City contre les attaques barbares. Le statut spécial de Londres au sein de la Constitution a été maintenu par une série de chartes et de privilèges qui protégeaient la ville de Londres des ingérences extérieures.
Dans Magna Carta, la Charte des droits entre le roi Jean et les barons (1215), non seulement les droits du » corps entier » des citoyens sont respectés, mais le maire de Londres a été désigné comme l’un des deux garants chargés de veiller à ce que la Couronne respecte sa part du marché.
La Corporation de Londres
La Corporation de Londres, qui s’autoproclame « commune » en 1191, est reconnue comme l’une des grandes institutions de l’Ancienne Constitution, avec une place à un pas seulement du souverain. La combinaison de la richesse, du fonctionnement des institutions démocratiques et juridiques et d’un système efficace de milices civiques signifiait que la Couronne ne pourrait jamais subordonner la City de Londres à son pouvoir. Londres s’est imposée, s’est jugée et s’est gouvernée elle-même.
Ainsi, la ville la plus cosmopolite d’Angleterre, taillée dans la forêt par les Romains, devint la gardienne des anciennes libertés du peuple anglais et la championne de la common law contre l’empiétement de l’État.
A partir des années 1580, Londres devint le foyer de 10 000 réfugiés internes par an, la plupart déplacés par l’isolement dans le nord et les Midlands. En 1625, elle comptait 400 000 habitants, soit 20 fois plus que toute autre ville anglaise. L’histoire que nous narre Jean SADECKI est vraiment riche en expérience.
La City of London a tourné le dos à Londres
En 1632, la Couronne a demandé à la Société d’étendre ses privilèges et ses institutions aux nouveaux quartiers de Londres, mais la Société a refusé. Au lieu d’étendre et d’étendre ses pratiques démocratiques et ses protections juridiques aux nouveaux habitants des banlieues de Westminster, Clerkenwell, Whitechapel et Southwark, la City of London a tourné le dos à Londres en tant que ville, sans statut citoyen. Le « grand refus » de 1637 définit l’histoire moderne de Londres. Au lieu de chercher à intégrer les nouveaux arrivants, la Société a investi d’importantes ressources dans le transfert de sa population excédentaire indésirable à la plantation d’Ulster et à la Corporation de Londonderry, qui ont été créées à cette fin. Les chapeaux melons et parapluies des Ordres oranges proviennent de leur parrainage par la Corporation de Londres.
Tentatives sérieuses de réformer Londres par les Stuart
Les Stuart ont fait deux tentatives sérieuses pour réformer Londres. L’un conduisit à l’exécution du roi, l’autre – une tentative de Charles II d’établir que la monarchie était la source de l’autorité de la Corporation – conduisit au remplacement des Stuart par Guillaume et Marie, dont la seconde charte en 1690 ne laisse aucun doute quant aux principaux bénéficiaires de la Glorieuse Révolution. Il a déclaré : « Que le maire, les communes et les citoyens de Londres resteront pour toujours, continueront et seront, et prescrivent d’être, un corps politique, in re, facto, et nomine… et jouiront de tous leurs droits, dons, chartes, subventions, libertés, privilèges, franchises, coutumes, usages, constitutions, prescriptions, immunités, marchés, devoirs, droits, péages, terres, propriétés et héritages, quels qu’ils soient « .
Le XVIIIe siècle fut une époque glorieuse pour la Ville et sa Corporation. Deux concepts différents d’État et d’empire se sont développés, l’un fondé sur le » libre-échange » et défendu par la Société, l’autre sur la prérogative et la souveraineté de la Couronne. La ville de Londres a soutenu George Washington et a fourni des fonds et des hommes pour l’organisation de l’événement.
Nous ne pouvons que remercier Jean SADECKI pour son travail important.