En France, nous sommes encore un peu frileux face au modèle de l’entrepreneuriat. C’est sûrement notre caractère gaulois qui nous a longtemps fait préférer le salariat à l’initiative individuelle. Pourtant, il est évident que les temps ont changé et que face à la flexibilisation du marché du travail, aux nouvelles composantes mondialisées de l’économie et au développement tous azimuts du numérique, le travail en France doit se réinventer pour conserver sa force.
Créer son entreprise semble donc une voie royale vers la réussite professionnelle, autant parce qu’elle convient aux réalités du marché que parce qu’elle épouse les envies des modernes que nous sommes. Mais comment faire pour bien se lancer ? Réponses.
Pourquoi créer son entreprise aujourd’hui ?
Aujourd’hui, bien rares sont ceux qui vivent toute leur vie professionnelle au sein de la même structure. Il n’y a encore pas si longtemps, on rentrait dans une entreprise puis on pouvait espérer gravir les échelons à force de travail et de persévérance. Mais aujourd’hui, l’économie nationale est en proie à la concurrence mondiale et se doit de s’ajuster fréquemment pour survivre. Les postes pérennes sont donc de plus en plus rares et la concurrence entre individus fait rage pour les obtenir.
Par ailleurs, les aspirations des individus d’aujourd’hui ont évolué. Notre vision n’est plus celle de nos parents, peut-être parce que nous sommes plus conscients de la finitude du monde « grâce » à l’urgence écologique qui nous inquiète tous. Peut-être aussi parce que nous avons compris que le travail n’est pas la vie et que bifurquer au cours de sa trajectoire n’est pas un échec. Les actifs d’aujourd’hui veulent avant tout vivre leurs rêves et pour beaucoup cela passe par créer son entreprise. Mais avant d’en arriver au business plan (BP), comment faire pour se lancer ?
De l’idée à l’entrepreneuriat
À l’origine de toute entreprise, il y a une idée. Et des idées, tout le monde en a. La différence entre un entrepreneur et un individu lambda réside dans la capacité à les rendre concrètes. Sachez que si vous pensez n’avoir jamais d’idées, vous vous trompez. Notre cerveau est en effet un chaudron en ébullition permanente, même si nous ne nous en rendons pas toujours compte. Pour le stimuler, il vous suffira par exemple de prendre l’habitude d’avoir toujours un calepin sur vous. Si une idée vous vient, notez-la, vous verrez, une fois la machine lancée, elle ne s’arrêtera plus !
Mais toutes les idées ne se valent pas. Sachez donc vous informer régulièrement sur l’état du monde, aussi bien au niveau local qu’international. Rappelez-vous que les idées sont dans l’air et qu’elles ne demandent qu’à être saisies au vol. N’hésitez pas à en parler autour de vous. À vos amis ou vos proches bien sûr, mais aussi à des inconnus au café. Observez leurs réactions et écoutez leurs recommandations, c’est ainsi que les idées mûrissent et que l’on se prépare à créer son entreprise dans les meilleures conditions.
L’importance capitale du business plan
Une fois que vous aurez fixé votre idée et que vous saurez comment en tirer profit par la proposition d’un service ou d’un produit, vous pourrez passer à la phase de rédaction de votre business plan. Cette étape essentielle vous permettra d’abord de mettre à plat vos idées. C’est un point très important pour remarquer les éventuelles incohérences, manques et autres lacunes à corriger dans votre projet. Mais le business plan est aussi un document qui vous permettra de faire adhérer les tiers à votre idée.
Pour créer son entreprise, il faut des partenaires. Et c’est aussi à eux que vous devez penser en rédigeant votre business plan. Celui-ci doit apporter des précisions claires sur les objectifs poursuivis, les valeurs portées et l’innovation qui caractérise votre entreprise. N’hésitez pas à utiliser tous les outils à votre disposition, comme l’analyse PESTEL par exemple, car plus un business plan est complet, original et attractif, plus vous aurez de chances d’atteindre vos objectifs.
Étude de marché, stratégie commerciale et business-model
Le business plan doit d’abord présenter ce que l’on appelle en anglais l’« executive summary », autrement dit le résumé opérationnel. L’idée est ici donnée une vision globale du projet, l’audience cible, les éventuels concurrents et bien sûr la nature de l’activité. On pourra également y nommer l’équipe fondatrice et parler des valeurs communes qui les ont amenés à travailler ensemble sur ce projet. Ne négligez pas cet aspect, car les investisseurs sont des humains comme les autres et donc très sensibles au storytelling !
Par ailleurs, il faudra aussi avancer quelques chiffres concrets pour convaincre un auditoire. L’étude de marché est donc obligatoire. Celle-ci doit répertorier l’offre, la demande et surtout une potentielle carence de marché sur laquelle vous viendrez vous positionner. Sachez aussi exposer votre stratégie commerciale, notamment en termes de politiques des prix, de types de produits ou de services, de stratégie de distribution et de promotion. Gardez en tête que la communication est un aspect déterminant. Savoir comment créer son entreprise, c’est bien, mais il faut aussi que vous soyez capable d’expliquer comment vous allez vous faire connaître auprès de vos futures cibles !
Du business-model au choix de son statut juridique
Avec toutes ces analyses, études et exposés, vous devrez normalement être en mesure de construire un business-model précis pour votre entreprise. Celui-ci doit notamment inclure un tableau prévisionnel présentant de façon réaliste le chiffre d’affaires espéré. Pour ce faire, il vous faudra d’abord évaluer le nombre de ventes que vous serez en mesure de réaliser au quotidien ainsi que le panier moyen d’un client. Vous devrez aussi estimer le coût lié à la création et au fonctionnement de l’entreprise. Tout cela vous permettra de chiffrer vos besoins afin de vous mettre en quête de financiers.
Mais avant de chercher de l’argent, vous devrez d’abord trouver le statut juridique le plus pertinent pour votre entreprise. Aujourd’hui, beaucoup d’individus se lancent par exemple sous le régime de la microentreprise, qui a le mérite d’être simple et accessible à tous. Mais souvent, il s’avérera vite limité pour certains secteurs d’activité. À vous de vous poser les bonnes questions. Quel type de fiscalité souhaitez-vous pour votre activité ? Exercerez-vous seul ou à plusieurs ? Visez-vous l’international ou non ? Pensez-vous avoir besoin d’associés rapidement ou non ? Si vous n’avez pas de réponses à ces questions, faites-vous accompagner par un expert juridique dès le départ pour éviter de futures complications.
La question du financement de votre entreprise
La question du financement est toujours tributaire de la bonne rédaction du business plan. En effet, si vous ne savez pas quels sont vos coûts de fonctionnement, sur quel chiffre d’affaires, vous pourrez compter ou encore quel sera le coût de votre communication, vous ne pourrez présenter des doléances claires et précises à vos investisseurs potentiels. Et c’est là tout ce qu’ils détestent ! En outre, savoir de quoi vous avez besoin vous permettra aussi de solliciter les aides gouvernementales les plus adaptées et pourquoi pas de solliciter les fameux business-angels, si généreux lorsque le projet leur parle.
Soyez donc précis et surtout réaliste. Ce n’est pas la peine de baisser volontairement les sommes demandées en espérant obtenir plus facilement un financement. Sous-estimer, c’est mésestimer et pour l’investisseur qui étudie avec précision un dossier, c’est un manque de professionnalisme ! Que vous souhaitiez monter une société de service ou un restaurant, un site de vente en ligne de CBD ou une boutique de lingerie e-commerce, la question du financement est la plus essentielle, alors ne la négligez jamais !