En France, nous avons toujours été réticents à se lancer dans l’entreprise individuelle. La culture salariale, syndicale et même un peu réfractaire est en effet très ancrée dans notre culture. Pourtant, les différents gouvernements libéraux qui nous ont gouvernés depuis au moins trois décennies ont peu à peu transformé l’état d’esprit de l’homme de la rue. Aujourd’hui, l’entreprise n’est plus considérée comme un vilain mot, mais au contraire comme un univers attractif et une source presque infinie d’opportunités pour celui qui s’y essaye. Mais alors, comment choisir son statut ? Faut-il préférer la micro entreprise ou la SASU ? Réponses dans cet article !
De l’importance du choix de votre statut d’entreprise
Si de plus en plus de français souhaitent se lancer en tant qu’entrepreneur individuel, c’est d’abord et avant tout parce que le marché du travail est en permanente révolution depuis quelques décennies. Il est bien fini le temps où l’on rentrait à 18 ans dans une entreprise, voire plus tôt, pour n’en ressortir qu’à la retraite, auréolé de dizaines d’années de bons et loyaux services. Désormais, c’est bien la flexibilité qui gouverne l’économie et cela se traduit notamment par des besoins plus ponctuels, une certaine capacité d’adaptation des travailleurs, mais aussi par le refus du grand patronat de payer les cotisations sociales des salariés.
Ainsi, l’entreprise pour tous est devenue la règle, sans vraiment que la masse ne soit consultée. Mais c’est aussi parce que cette dernière est en demande de plus de liberté. En effet, l’entrepreneur est en principe plus libre de choisir ce sur quoi il travaille ainsi que l’identité de ses clients. Mieux encore, il peut aussi s’organiser selon ses besoins et adapter ses horaires. Mais cela veut dire qu’il est important de bien s’informer, notamment au moment de créer son entreprise pour sélectionner le meilleur statut. Voyons qui de la micro entreprise ou SASU est le plus recommandable.
La microentreprise et ses atouts
Le statut micro entrepreneur, c’est bien sûr d’abord et avant tout la facilité d’accès à l’entrepreneuriat. Pour créer la vôtre, il vous suffira en effet de remplir le fameux formulaire P0 et de fournir un justificatif d’identité. En outre, vous êtes complètement dispensé de tenir une comptabilité. Pour que ce soit encore plus simple, vos responsabilités légales se limitent à tenir un livre de recettes, et éventuellement un livre des achats, à rédiger et envoyer les factures dues puis à déclarer les ventes mensuellement ou trimestriellement, selon le cycle que vous aurez choisi à l’avance. Même la cessation d’activité est extrêmement simple, puisqu’il suffit de remplir le formulaire P4.
Par ailleurs, en matière de coût, les micro entreprises sont très intéressantes. La création d’une micro entreprise est de manière générale gratuite. Seuls les agents commerciaux font exception. En outre, le fonctionnement ultra basique de la comptabilité et de la gestion, qui permet de se passer d’un de commissaire aux comptes, de ne disposer d’un compte bancaire que si l’autoentrepreneur le souhaite tant que ses revenus sont inférieurs à 10 000 euros. Mieux encore, vous n’aurez pas à payer la contribution foncière des entreprises si vous gagnez moins de 5000 euros et vous gagnerez du temps car vous n’aurez pas de fiches de paie à établir ! Sachez aussi que les frais de fermeture des micro entreprises sont proches de zéro. Si vous lancez et que vous vous demandez que choisir entre micro entreprise et SASU, la première sera donc souvent le bon choix.
La SASU, une bonne idée pour optimiser?
La SASU, pour Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle, est un statut juridique très en vogue en ce moment. Et ceci s’explique par les nombreux avantages qu’elle procure en termes d’optimisation de votre activité. C’est d’abord un outil intéressant pour limiter la pression fiscale. En effet, vous aurez ici le choix entre l’imposition sur le revenu et celui sur les sociétés. Bien conseillé, vous pourrez donc opérer des arbitrages entre dividendes pur réduire au minimum la ponction fiscale sur vos bénéfices. Attention tout de même car il s’agit là de calculs complexes, dans lesquels entrent de nombreux facteurs caractéristiques de votre foyer fiscal.
Par ailleurs, la SASU est aussi un statut apprécié car elle permet d’entreprendre en solitaire tout en se conservant une possibilité de faire entrer ultérieurement de nouveaux associés au capital. En effet, le Code du Commerce prévoit que dans le cas de nouveaux entrants au capital, la société continue d’exister et seul son statut change, passant de SASU à SAS. Le changement se fera de manière automatique et sans aucun impact fiscal, juridique ou comptable. Et quand on sait le coût en temps et en ressources que constituent les démarches nécessaires à un changement de statut, on comprend tout l’intérêt de se les épargner ! Mais faut-il choisir la micro entreprise ou la SASU pour être protégé ?
Plutôt microentreprise ou SASU pour faire évoluer rapidement votre activité ?
On l’a vu, la micro entreprise est avant tout un statut facile d’accès, conçu pour permettre à n’importe qui de lancer son activité rapidement. L’idée est ici de simplifier au maximum les démarches, tout en mettant un tremplin entrepreneurial à disposition du plus grand nombre. Le faible coût de l’opération ainsi que la quasi-inexistence des obligations comptables et de gestion participe également à la popularité du statut. Mais il faut pourtant comprendre que le statut est aussi limité, notamment parce qu’on ne peut en bénéficier que si l’on respecte des plafonds de revenus. Au-delà, on bascule automatiquement dans le régime de l’entreprise individuelle, beaucoup moins avantageux.
Au contraire, la SASU elle n’impose aucune limite de chiffre d’affaires. Si vous envisagez une expansion rapide, c’est donc le statut qu’il vous faut. Par ailleurs, en conservant cette possibilité de faire entrer de nouveaux associés au capital, vous avez là aussi un levier très puissant pour vous permettre de faire grandir votre activité rapidement. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien si de nombreux entrepreneurs du web ou des nouvelles technologies ont choisi ce statut dès leurs premiers pas. C’est aussi la raison pour laquelle de jeunes commerçants connectés l’adoptent. Voyons maintenant ce qu’il faut entre micro entreprise ou SASU pour rester protégé.
Quel statut est le plus protecteur ?
Tout entrepreneur ambitieux ne doit pas envisager l’échec. Pourtant, il serait osé de nier l’importance de la garantie offerte par un statut juridique protecteur. Dans un monde professionnel de plus en plus concurrentiel, difficile en effet de se lancer sans filet de sécurité ! Avec la SASU, vous pourrez notamment moduler votre statut pour pouvoir profiter de vos allocations chômage le temps du lancement de votre activité. En effet, la SASU permet de choisir entre la qualité d’associé et celle de président. La première permet de bénéficier d’une rémunération, la seconde de dividendes. Or dans ce cas, il sera tout à fait possible de cumuler ces dividendes avec votre allocation chômage pour vous lancer dans les meilleures conditions.
D’autre part, et même si le statut d’entrepreneur individuel permet aujourd’hui de mieux protéger son patrimoine personnel qu’il n’y a quelques années, il faut savoir que la SASU reste le statut le plus protecteur pour vos biens. En effet, sous ce régime, la responsabilité de l’associé unique est limitée à ses seuls apports en capital. Attention tout de même car cela ne signifie pas que vous pourrez faire tout ce que vous voulez sous ce régime. Si vous êtes convaincu de fautes de gestion par exemple, vous pourrez exposer votre patrimoine personnel. Choisir entre micro entreprise ou SASU, c’est bien, mais gérer ses affaires correctement, c’est mieux !